31 août 2020

Chronique d’une Passionnée de recherche clinique en Afrique (1ère partie)

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Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dit vouloir devenir Médecin, non pas pour m’occuper des riches en bonne santé, mais pour aider ceux du continent dont je suis originaire qui font parfois des kilomètres avant de pouvoir rencontrer un bon médecin. Apporter près d’eux des soins qui pourraient leur permettre de se concentrer sur leur vie quotidienne, leurs activités et de rêver plus grand. Le meilleur moyen d’y parvenir pour moi était de leur permettre d’éviter de tomber malade.

Le meilleur moyen d’y parvenir pour moi était de leur permettre d’éviter de tomber malade.

Mon rêve est devenu réalité. Je suis devenu médecin et mon premier poste en tant que jeune clinicienne était à Tambacounda, dans la région Est du Sénégal. À l’époque, Tambacounda n’était certainement pas les Bahamas des médecins. On le voyait probablement comme un Alcatraz : les conditions atmosphériques étaient dures (on pouvait atteindre 42°C et plus par jour), il n’y avait pas de divertissement dans la ville et à cette époque, il fallait environ 8 heures pour atteindre Dakar, la ville principale d’où venait presque tout : médicaments, nourriture, lettres, etc.

Mais à Tambacounda, les gens avaient besoin de bons médecins. Je savais donc que j’étais au bon endroit. J’ai apprécié les années passées à Tambacounda en tant que jeune practicienne. J’ai vraiment apprécié. Permettre aux pauvres de payer leurs frais médicaux en envoyant un de leurs fils nettoyer une section de l’hôpital pendant un mois, car c’est la seule ressource qu’ils avaient. J’ai beaucoup appris là-bas : de nouvelles langues (le peul, le bambara), le pouvoir du travail d’équipe (en tant que jeune médecin, j’étais pleinement impliqué avec les infirmières, et je donnais régulièrement des formations/cours pour équiper l’équipe).

Le taux de mortalité de l’hôpital a chuté de façon spectaculaire après un certain temps.

Je pensais avoir trouvé mon Eldorado. Mais la vie en a décidé autrement. J’ai dû retourner à Dakar, la principale ville du Sénégal. C’était difficile de laisser derrière moi cette « réussite ». C’est alors que j’ai été contactée par mon premier patron, qui m’a permise de suivre une formation sur les essais cliniques et m’a exposée au travail. Après des années de formation et d’expérience sur le terrain, j’ai été réconfortée par le fait que si à Tambacounda je pouvais atteindre/voir 30-50 patients par jour, avec des essais cliniques, avec un médicament essentiel découvert et mis à disposition sur le marché, je pourrais être en mesure d’aider des millions de personnes dans le besoin.

C’est ainsi que, de la pratique clinique quotidienne, je suis devenue Associée de recherche clinique…

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